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.:: CHAPITRE RICHARD DE HASTINGS SAMEDI 7 JUILLET 2007 ::.

OSMTH FRANCE
COMMANDERIE RICHARD DE HASTINGS

BAILLIAGE DE NORMANDIE

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CHAPITRE DU SAMEDI 7 JUILLET 2007


COMPTE-RENDU

COMMANDERIE RICHARD DE HASTINGS

BAILLIAGE DE NORMANDIE

CHAPITRE DU SAMEDI 7 JUILLET 2007

COMPTE-RENDU


TEMPLIERS,


Le Chapitre de la Commanderie Richard de HASTINGS a réuni plus de 25 participants… Nous avons eu le plaisir de recevoir deux Novices et élevé six Novices au Grade d'Ecuyers…

Les parchemins présentés ont enrichi les présents, vous en trouverez deux en annexe.. Le 3ème ne nous étant pas parvenu en mail…

Le Temple, construit par un Frère Chevalier dans sa propre demeure, est extrêmement convivial et agréable à vivre les cérémonies.. Le renouveau de la Chevalerie sur le Bailliage de Normandie sera certainement en partie dû à ce Temple… et au cœur des Chevaliers qui composent la Commanderie Richard de Hastings

Puis un Banquet fraternel a terminé de souder les liens entre les Frères et Sœurs….

Non Nobis

Parchemin 1

d’un Frère Ecuyer : L’hérésie Templière

La journée du vendredi 13 octobre 1307 vit se dérouler la plus formidable opération policière du Moyen Age. Ce matin là, dès l’aube, chaque Commanderie, ferme, maison de l’Ordre du Temple est investie par les Gens du Roi et tous les Templiers sont arrêtés.

L’ordre d’arrestation est une longue pièce de rhétorique, brillamment composée par le roi Philippe LE BEL et ses légistes qui s’avère être la première pièce à charge contre le Temple qui aboutira quelques années plus tard à la suppression de l’ordre.

Le Roi commence par un long préambule expliquant que «grâce au rapport de plusieurs personnes dignes de foi», il a découvert qu’un «Crime détestable, un forfait exécrable, un acte abominable, une infamie affreuse, une chose tout à fait inhumaine» étaient commis. Sans nommer l’auteur supposé de cette infraction, il précise qu’elle offense la majesté divine. Nous comprenons alors qu’il s’agit d’un crime religieux et que le Roi se pose en défenseur de la foi. Il explique ensuite que c’est l’ordre de la milice du Temple qui est en cause et il dévoile enfin son accusation : l’hérésie Templière.

L’acte d’accusation dressé par la curie pontificale, sous le contrôle du Pape CLEMENT V, égrène de nombreux faits et méfaits dont nous allons, ce jour, en retenir cinq qui sont, pour moi, représentatifs de l’ensemble des accusations portées, ce sont les cinq chefs d’accusation principaux, rappelons, pour mémoire, qu’il y eut 117 chefs d’accusation au total :

- Lors de leur initiation, les récipiendaires étaient obligés à renier le Christ et à cracher sur la croix ou encore à la fouler aux pieds.
- Dans les assemblées chapitrales, les Templiers adoraient une idole appelée «Baphomet».
- Les chapelains lisant la messe ne prononçaient pas les paroles de consécration, empêchant de la sorte le mystère de la transsubstantiation de s’accomplir, c’est-à-dire le transfert d’une substance en une autre ; en l’occurrence, dans l’Eucharistie, le pain et le vin, par la consécration de la messe, sont transformés ou convertis en corps et sang du Christ tout en conservant leurs caractéristiques physiques : cette doctrine a été proclamée lors du Concile de Latran en 1215 et fait donc partie, à cette époque, du dogme chrétien.
- En Orient, les Templiers avaient, à maintes reprises, trahi les intérêts des Princes chrétiens en faveur des infidèles
- Les Templiers pratiquaient entre eux la sodomie.

Sept siècles après le procès des Templiers, il peut paraître difficile de se faire une idée de la vérité. Il ne faut pas oublier de garder à l’esprit que l’Ordre du Temple était, en tout cas dans ses grades supérieurs, une organisation secrète. D’autre part, on ne peut pas attribuer un poids
décisif aux aveux accablants qui furent arrachés aux membres de l’Ordre par la torture. Toutefois, il est également frappant de constater que dans certains pays où la torture n’était pas appliquée, ils firent, dans une moindre mesure, les mêmes aveux qu’en France en ce qui concerne le reniement du Christ, le crachement sur la croix et les pratiques immorales.

On a beaucoup écrit sur les Templiers, tant pour les accuser des pires forfaits que pour présenter leur défense. Les auteurs contemporains croient généralement et globalement à l’innocence de l’Ordre : les partisans de la liberté de conscience se rangent parmi ses défenseurs tandis que l’Église catholique romaine estime le Temple coupable. Il faut, pour apprécier cette tragédie moyenâgeuse, tenter de se replacer dans le contexte de l’esprit de l’époque : une époque où les bûchers s’allumaient pour peu de choses…

Évoquons quelques faits pour tenter de nous replonger dans l’époque et ses faits et méfaits : en 1212, une centaine de strasbourgeois furent brûlés pour avoir mangé de la viande un vendredi ; en 1235, les habitants de STEDINGEN furent brûlés pour avoir refuser de verser la dîme à l’autorité ecclésiastique ; souvenons-nous la 1ère croisade sanglante contre les Albigeois et l’incendie de la ville de Béziers d’où nous vient la fameuse expression de l’abbé de Cîteaux : «Tuez les tous, Dieu saura reconnaître les siens», réponse de l’abbé exterminateur à des soldats qui lui demandaient la meilleure façon de distinguer les hérétiques des orthodoxes… : tous ces exemples nous montrent que l’Église ne pouvait tolérer l’existence d’un Ordre qui menaçait tant par sa puissance que par son hérésie, le catholicisme, religion nationale d’État.

Avant de discuter l’hérésie Templière, commençons par l’accusation de sodomie portée contre les Templiers. Cette accusation ne doit pas être prise au tragique : les pratiques contre nature étaient fréquentes au Moyen-âge et guère considérées comme des crimes ineffables et capitaux. Selon la chronique d’ALCUIN, savant et religieux anglais du 8ème siècle, conseiller de l’Empereur CHARLEMAGNE, les futurs évêques, avant leur consécration, devaient prêter un quadruple serment : ne pas être pédéraste, de ne pas avoir eu de relations intimes avec une religieuse, ne pas avoir eu de rapports avec un quadrupède et de ne pas vivre en concubinage. Si donc on pouvait supposait cela d’un clerc qui avait fait des vœux et reçu les ordres, on pouvait, a fortiori, être plus indulgent à l’égard d’hommes plus rudes et guerriers comme les Templiers. Hormis la sodomie, les diverses accusations d’hérésie semblent d’un poids plus lourd.

En Orient, lors des Croisades, les Chevaliers du Temple avaient eu l’occasion d’entrer en contact avec des organisations religieuses musulmanes ainsi qu’avec des groupes, des sectes (au sens latin et non moderne, bien évidemment, sectarer, couper de) gnostiques dont la
doctrine différait de l’Église romaine apostolique. Le combat censé être mené par les Chevaliers a pu se transformer en collusion d’idées.
Historiquement, il n’y a pas de document explicite sur la doctrine Templière ; cela tient au fait que l’Église n’a pas à prouver le comportement hérétique : le feu était souverain. Tout porte à croire que l’Ordre possédait un corpus de règles secrètes dont la connaissance était réservée aux initiés des grades supérieurs et qui trouvaient leur expression dans des rites qui suscitaient la colère de Rome.

En dehors de statuts très généraux publiés dans l’ouvrage de Maillard de CHAMBURE et du premier rituel d’initiation, il a existé probablement d’autres textes, ce que révéla lors du procès un des témoins, Maître Raoul de PRELLES qui déclara que le chevalier Gervaise de BELVACO, recteur du Temple de LAON, lui avait confié qu’il existait un petit livre de statuts mais qu’il existait aussi un autre recueil qu’il ne saurait à aucun prix lui montrer.

Pendant les armistices ( dites « trêves de Dieu » ) que les Templiers conclurent avec les Sarrasins, des relations se développèrent entre les deux adversaires. Les Chrétiens reconnurent le haut degré de civilisation des Musulmans : en effet, à cette époque, les arts et la science étaient tenus en grand honneur chez les Musulmans (de nombreux mathématiciens, médecins, philosophes arabes au Moyen-âge) et cela faisait un contraste saisissant avec le monde chrétien.

Les écoles de SALAMANQUE, de CORDOUE, de SEVILLE étaient célèbres et accueillaient nombre de Chrétiens qui ne trouvaient pas dans leurs propres universités les enseignements qu’ils désiraient. Le théologien mystique Raymond LULLE avait obtenu du Pape Honorius
IV que l’arabe fut enseigné à l’université de PARIS, afin que les Chrétiens puissent lire les ouvrages des Arabes, connaître leur science et lutter avec succès contre eux, dans un plan de conversion des Musulmans, bien a pu évidemment.

Des liens étroits vont être entre Templiers et Ismaéliens d’ALAMUT comme l’écrit Jean de JOINVILLE, biographe de St LOUIS lors de la défense des lieux chiites contre les envahisseurs Mongols à l‘appel du «Vieux de la Montagne», vieux sage et leader ismaélien, un des courants musulmans né au Moyen-Orient.

Comment alors ne pas s’étonner que les plus cultivés des Templiers se soient sentis attirés par la pensée musulmane. Ils connurent l’Islam et la clarté dogmatique monothéiste de cette religion a pu les séduire, d’autant plus, qu’à l’époque, le christianisme était divisé en de nombreux courants divergents.
Des idées d’essence musulmanes intégrèrent notre pensée occidentale, certains se convertirent à l’Islam, comme le raconte la chronique de Geoffroy de PARIS, en vieux français : Aucuns Templiers ne s’échappèrent qui vers Sarrasins se tournèrent. En second lieu, les doctrines des gnostiques eurent une influence certaine sur l’Ordre du Temple ; un auteur germanique, en 1826, WILCKE appelle la doctrine Templière «un gnosticisme mahométan». La gnose est la connaissance du monde transcendant considéré comme étant la force agissant sur le monde sensible et déterminant l’évolution de celui-ci.

Dans leur philosophie spéculative, les gnostiques revendiquent le droit de libre recherche et la liberté de conscience. Ils se groupent en de nombreuses sectes qui toutes divergent de l’orthodoxie romaine. Issues du judaïsme, des dogmes chrétiens, de la philosophie néoplatonicienne et néo-pythagoricienne, du dualisme persan exprimé dans les Mystères de Mithra, de la Cabbale juive, des doctrines prennent corps et menacent l’Église catholique qui réagit contre elles par la torture, la prison et les bûchers. Un des points principaux sur lesquels la doctrine des gnostiques diffère de celle de l’Église romaine est la nature même du Christ : les écrits des Cathares, des monophysites, des bogomiles, des ophites, des adoptiens, des manichéens nous montrent l’incertitude gnostique sur cette question. Aux yeux de la majorité des gnostiques, Jésus ne saurait être Dieu, puisque Dieu est par essence au-dessus de toute pensée et de toute représentation (l’Ain-Soph de la Cabbale), par conséquent l’affirmation que l’émanation immédiate de Dieu, que son fils, voire Dieu lui-même, ait pu prendre forme humaine, vivre, souffrir et mourir dans un corps humain leur apparaît totalement dénuée de tout fondement philosophique. Les gnostiques ne croyaient pas à la mort rédemptrice du Christ, puisque Dieu ne saurait mourir ; et de ce fait, pour eux, le crucifix ne pouvait être l’objet d’aucun culte. Cette particularité de la pensée de nombreuses sectes gnostiques, introduite dans le corps des doctrines templiers, peut expliquer le reniement du Christ qui était exigé des Templiers lors de leur réception dans l’Ordre. Ce rite n’aurait pas signifié un reniement de Dieu, mais bien la négation de la nature divine du crucifié. Les Templiers n’auraient pas agi autrement que les ophites dont le Père de l’Église Origène nous apprend qu’ils exigeaient de leurs adeptes de maudire Jésus. Pour qui ne croit ni à la nature divine du Christ, ni à sa mort rédemptrice, le crucifix est un simple morceau de bois dépourvu de tout caractère sacré ; et le crachement sur la croix n’apparaît dès lors plus comme une épouvantable profanation, mais comme une symbolique, même si brutale, profession de foi monothéiste.

Sans aucun doute, la majorité des Templiers ne se rendaient pas compte de la signification de ce rituel accompli lors de l’initiation. Ainsi qu’il ressort des interrogatoires, nombreux étaient ceux qui croyaient renier le Christ en mémoire du triple reniement de Pierre, fondateur de l’Église romaine. D’ailleurs, il n’est pas étonnant qu’ils ne se soient pas beaucoup préoccupés du sens de cet acte symbolique, puisque les Templiers étaient avant tout des guerriers. En outre, une bulle du Pape GREGOIRE X, datant de l’an 1231, interdisait formellement de réfléchir aux choses de la religion et d’en parler. La conception gnostique de la figure de «Baphomet» que les Templiers étaient accusés d’adorer dans leurs assemblées chapitrales, est plus difficile à résoudre. Aucun des Templiers n’en a donné, lors des vigoureux interrogatoires, une description exacte, la figure, avouaient-ils chacun, ne leur ayant été montrée que dans l’ombre et très brièvement. Étymologiquement, le mot proviendrait du grec « baphé métous » qui signifie « baptême de la sagesse ». Le rite s’apparente aussi au baptême
gnostique qui se faisait au nom de la sagesse. Certains auteurs pensent que le «Baphomet» était une tête barbue empruntée au monde des idées cabalistiques ; d’autres y voient le pentagramme pythagoricien (la fameuse étoile flamboyante) qui était le symbole de la santé ; d’autres enfin sont d’avis qu’il s’agissait d’un objet symbolisant la loi du binaire, à l’instar de deux colonnes dans certaines traditions ésotériques. Enfin, Baphomet était aussi, pour certains contradicteurs, la déformation phonétique et déformée de la traduction occidentale du nom du prophète musulman, Mahomet.

Tels nous apparaissent, sept siècles après, les quelques points de l’hérésie templière qui entraînèrent l’ire de l’Église romaine. Le Temple, Ordre initiatique pratiquant des cérémonies secrètes, mettant en doute la nature divine du Christ et reconnaissant pour loi suprême celle
de la liberté de conscience ; le Temple, poursuivant à côté de cette activité hérétique des buts politiques et militaires, menaçant ainsi le pouvoir temporel du Roi et celui de Rome ; le Temple, accusé d’être une contre-Eglise, englobant des courants religieux dissidents de Rome, périt victime de l’intolérance.
Et pourtant, CLEMONT V a donné l’absolution au Grand Maître Jacques de MOLAY ainsi qu’aux autres chefs de l’Ordre après qu’ils aient fait acte de repentance et demandé le pardon de l’Église ; après l’abjuration formelle, obligatoire même pour ceux qui étaient alors seulement soupçonnés d’activités hérétiques, les membres de l’état-major des Templiers sont
réintégrés dans la communauté catholique et sont de nouveau, ainsi, autorisés à recevoir des sacrements. Le Pape accorda cette absolution entre le 17 et le 20 août 1308 par l’acte de CHINON, situé dans le diocèse de TOURS. Cet acte qui absout l’Ordre sans en décharger ses membres de leurs responsabilités resta lettre morte. Malgré le parchemin de CHINON, la monarchie française contraignit le Pape, en 1312, à l’élimination de l’Ordre en l’isolant.
Cependant, il semble que l’Ordre ait trouvé des continuateurs ; si l’organisation fut dissoute, ses hommes brûlés, l’idée Templière, elle, ne mourut point. N’enseigne-t-on pas, en franc-maçonnerie, à un certain degré dit supérieur, le culte de la vengeance du Maître assassiné par les mauvais Compagnons ? Plusieurs auteurs ont cherché à établir une filiation entre l’Ordre du Temple et la Franc-Maçonnerie ; très certainement, une parenté spirituelle existe mais historiquement, cela reste à démontrer…laissons-là notre interrogation.

Nous ne nous étendrons pas, ce jour, sur ce passionnant sujet.
Pensons simplement puisque nous sommes qu’il nous appartient de saisir le flambeau que le bras mourant du Grand-Maître des Chevaliers du Temple, Jacques de MOLAY nous tend ; à nous, de mener l’œuvre qui nous est confiée ; à nous de demeurer fidèles à la devise Templière : Fais ce que dois, Advienne que pourra.

Non Nobis Domine

Sergent Novice,
en vue de son élévation au grade d’Écuyer OSMTH
Bailliage de NORMANDIE
Commanderie Richard de HASTINGS N°29
Le Samedi 7 juillet 2007


PARCHEMIN 2

D'un Frère Ecuyer

Le chevalier d’hier à aujourd’hui
A notre Frère Janusz, in memoriam.
Mes frères et mes sœurs, je me propose aujourd’hui, avec ce parchemin qui sera volontairement très court, de vous livrer quelques-unes de mes réflexions sur la chevalerie d’hier à aujourd’hui.

Ce parchemin va donc s’articuler autour des réflexions suivantes :

- Les valeurs symboliques de l’ensemble de l’armement du chevalier.
- Peux-on qualifier de « chevalier » tout cherchant sincère, sur la voie initiatique ?
- Peut-on être un chevalier aujourd’hui ?
- Comment être un chevalier moderne ?


Les valeurs symboliques de l’ensemble de l’armement du chevalier

Tout le monde sait, sans doute, qu’un chevalier incarne un idéal d’honneur, de courage et de générosité… Il est un symbole universel de l’Homme parfait sous l’époque féodale et même encore aujourd’hui. L’image que véhicule le chevalier est donc celle d’un véritables héros.
Héros défendant la justice, un territoire, un trésor, une princesse. Mais le chevalier est aussi et surtout un serviteur. Serviteur de Dieu, serviteur du roi, serviteur d’une cause juste… Il est assurément lié au christianisme, l’on doit même considérer la chevalerie comme un ordre à part entière.
Dans la seconde moitié du XI siècle, l’église imposa des règles religieuses et morales du code chevaleresque : la protection des femmes, des pauvres, des veuves et des orphelins… qui s’ajoutent à la loyauté, envers l’église et le Roi, la fidélité et la vaillance. A cette époque, n’importe qui pouvait-être chevalier. Car il n’avait pas de solde pour ce statut.
Le parcours que constitue la vie de l’écuyer jusqu’à son adoubement, puis le cheminement initiatique, est une quête intérieure continue, que l’on pourrait qualifier de mystique. En ce sens, notre chevalier peut être assimilé au sage, tant le combat intérieur y est difficile. Il vit l’amour comme un combat et le combat comme un amour, et ce, jusqu’à sa mort.
Cette même dualité (aspect guerrier et aspect sacerdotal) que l’on retrouve aussi sur le sceau des Templiers (deux chevaliers partageant le même cheval) alimente certainement l’idée de ce conflit intérieur.
Autrefois, à l’adoubement, le futur chevalier prenait une formidable gifle de la part de son parrain, du revers de sa main ou du plat de son épée.

Il lui était alors, spécifié que celle-ci serait la dernière injure qu’il prendrait dans sa vie sans pouvoir y répondre et il jurait de protéger les plus faibles, les plus opprimés. Il jurait aussi de se souvenir de cette gifle et y répondrait en lieux et place de ceux que la souffrance ou l’oppression empêchaient d’y répondre eux-mêmes…
Car nous sommes dans une époque trouble où les guerres provoquent la misère et la famine du peuple, qui ne participe pas à la lutte, mais qui en subit toutes les retombées économiques et morales. Il faut survivre, d’où l’apparition d’un banditisme avec toutes ses violences, qui prend les formes les plus diverses. Et c’est la qu’intervient le chevalier, défendant les plus faibles, les plus démunis.
A partir du XI siècle naissent les premiers ordres chevaleresques et l’ensemble de l’armement du chevalier prend alors une valeur symbolique :
- Le heaume : l'espérance, l'intelligence, la pudeur.
- La cuirasse : la prudence, la piété, la protection contre le vice et l'erreur.

- Les gantelets : la justice, la science, le discernement, l'honneur.

- L'écu (bouclier) : la foi, le conseil, la protection contre l'orgueil, contre la débauche et l'hérésie.

- La lance : la charité, la sagesse, la droite vérité.

- L’épée : quand à elle, est souvent nommée : (Durendal, Joyeuse, Excalibur, Hauteclaire) et elles portaient fréquemment, soit une relique insérée dans le pommeau, soit le pommeau lui-même portait l’emblème de la cause à servir. L’épée est l’arme et le symbole le plus important aux yeux du chevalier, car Il n’est point de chevalier sans épée. Même dans la mort, le chevalier emportait son épée, car il était enterré avec celle-ci.
C’est ainsi que l’adoubement était immédiatement suivi de l’armement du chevalier.
L’épée est le symbole de la guerre sainte, de la lumière, du verbe… C’est l’arme noble et redoutée par excellence. (Souvenez-vous de certaines représentations maçonniques du Grand Architecte De L’Univers avec des épées sortant de sa bouche). L’épée servait aussi a témoigner de son engagement sur l’honneur, car Il était dit autrefois : « Parole donnée sur l’épée ne peut être rompue ».
Même la monture se veut une allégorie forte et non négligeable : cela peut-être la conduite de la guerre ou de son propre « Moi ».
Mais la fin du Moyen Age marque aussi la fin de cet esprit qui ne sera plus désormais qu’un des niveaux de la noblesse. Don Quichotte ne représente-t-il pas cet archétype presque dépassé ?


Pourrait-on qualifier de « chevalier » tout cherchant sincère sur la voie initiatique ?

A en croire l’utilisation de certains symboles, comme l’épée, dans les hauts grades, comme : les chevaliers Rose+Croix, les chevaliers de Saint-André, les chevaliers Kaddosch ou de l’aigle blanc et noir, ainsi que les filiations symboliques et historiques de l’ordre du Temple, On ne pourrait que répondre positivement à cette question.
Il apparaît comme tout à fait probable que les milieux alchimistes, ésotériques, initiatiques et les Chevaliers Templiers se soient parfois même mêlés…
L’on pense, par exemple, que les Pauvres Chevaliers du Christ (premier nom que portait l’ordre du Temple) avaient hérités d’un savoir ésotérique très puissant, un savoir de connaissances accumulées et lié aux milieux kabbalistes, musulmans, soufies… le véritable et inestimable « trésor des Templiers » est là, du moins, à mes yeux.
Je pense en effet, que si l’on effectue une démarche personnelle, une démarche sincère, profonde, dans le sens de la recherche initiatique, recherche de soi-même et des autres, au travers d’études symboliques sérieusement entreprises, cette recherche prendra alors un jour ou l’autre, tout son sens dans le cadre d’une quête qui sera infinie… Vers un Graal symbolique.
L’ermite Nascien prévient ainsi les chevaliers :
« Ceste queste n’est mie queste de terriennes choses, ainz doit estre li encerchement des grans secretz ».
« Cette quête n’est point une quête sur les choses matérielles, ainsi doit-elle être, c’est la recherche du grand secret ».
A mon sens, alors, le chevalier est lui aussi chercheur, doublé d’un « questeur », au sens le plus ancien et le plus pur du terme. Donc, tout cherchant sincère deviens lui aussi, un chevalier à sa manière, parce qu’il sera, lui aussi, tôt ou tard, amené à servir une cause, à servir un idéal dans un cadre qu’il se définira lui-même, au travers des règles de vie en accord avec ses propres recherches spirituelles.


Peut-on être un chevalier aujourd’hui ?

Cela peut paraître décalé vis-à-vis des profanes, en effet, et pourtant… S’il est évident que l'occident ne connait plus de guerres saintes, je veux dire, « guerres ouvertement déclarées » : l’idéal courtois et de justice qu’incarne la chevalerie, sont tout à fait d’actualité.
L’idéal de l’amour courtois, c’est aussi de calquer la liaison amoureuse sur les relations féodales.
L’homme est soumis noblement et avec le respect le plus total à sa Dame, qui lui donne son amour en échange de sa fidélité et de sa loyauté. L’amant doit donc être un homme courageux, comme le vassal quand il sert son seigneur. C’est ce que l’on constate dans la chanson de croisade de Conon de Béthune.
« …Embrasser le sol que les pieds de ma belle ont foulés, me mettre humblement à genoux, face à mon bel amour… »
N’y a-t’il pas, enfouis tout au fond de nous, un Tristan au cœur pur, ou une Yseult aux blanches mains ?
Après tout, ne dit-on pas, encore aujourd’hui, en parlant d’un comportement altruiste, qu’il est chevaleresque ?
Etre chevalier, est un grade hautement honorifique en France : Je citerai en exemple, la légion d’honneur, l’Ordre National du mérite. Mais aussi, le Grade de Chevalier est encore très utilisé, nous l’avons vu tout à l’heure, dans les hauts grades de beaucoup de sociétés initiatiques.
Pour les esprits chagrins, je dirait que, théoriquement, un chevalier ne peut-être adoubé que par un autre chevalier, lui-même membre d’un ordre reconnu, ce statut est donc, par définition « discutable » et plutôt « abstrait » sur un plan purement juridique…
Mais qu’importe !
Son importance réside plus dans la considération que des individus appartenant à un même groupe veulent bien lui porter… Etre riche de rien, en somme… Car tout chevalier existe grâce aux chevaliers eux-mêmes, c’est un ciment qui unit le groupe, et c’est encore plus beau comme ca !
J’estime que le futur chevalier, devrait être avant tout « recentré », de part son nouveau grade, sur le plus gros combat que la chevalerie toute entière n’aie jamais eue à accomplir :
Je veux parler du combat intérieur, non pas seulement, le combat entre le bien et le mal qui est au dehors, mais aussi et surtout, celui qui est aussi en chacun de nous… c’est le combat le plus difficile, car il est sournois et insidieux… Touchant notre nature la plus intime.
Cette lutte, si bien représentée par la statue de Saint Michel terrassant la bête.
Etre un chevalier aujourd’hui, c’est savoir se mobiliser pour une cause juste et noble à défendre, c’est savoir apporter l’amour, la générosité du cœur, la bienveillance, la tolérance et rayonner autour des autres.

Comment être un chevalier moderne ?

Il faut d’emblée, savoir admettre quelque chose de supérieur et de sacré auquel on jure allégeance. Une entreprise, une cause, un sacerdoce. Savoir lui vouer un culte et sa vie entière… savoir se mettre à son service.
Etre chevalier aujourd’hui, n’est pas cette recherche vaine et puérile afin d’essayer de combler un « égo souffrant, en mal de reconnaissance »… ce n’est pas non plus une recherche de « gloire personnelle », car a quoi bon essayer de cacher un mensonge que l’on se fait à soi-même et aux autres, sous la blancheur immaculée d’un manteau ?
Cette démarche sera donc, vouée à un échec cuisant et destructeur, si cette quête n’est pas réellement sincère... Si l’on n’est pas digne, réellement, tout au fond de notre cœur, de porter sa cape et son épée !
Je parlais tout à l’heure d’un combat intérieur, d’une dualité parfois douloureuse… je m’en explique.
Etre chevalier aujourd’hui est assurément un état d’âme. La lutte contre l’opprimé y est toujours d’actualité. Savoir offrir les services de son épée pour secourir sans réserves le plus faible d’entre-nous, mais savoir aussi frapper de cette même épée celui qui ne mérite que la vengeance juste et réelle de part son comportement cruel, ou abjecte, sans devoir se substituer à la justice elle-même.
Etre chevalier aujourd’hui, est aussi de savoir être conscient que de porter l’épée, se doit d’être considéré avec la plus grande des prudences, la plus grande des sagesses. Cette épée, même symbolique, se doit de toujours servir une cause juste et noble, sans tomber dans les excès.
Cette épée symbolique représente surtout, l’action entreprise envers ceux qui souffrent, ceux qui sont les plus démunis, face à une société individualiste, qui ne fait plus de cadeaux. Savoir agir avec amour, et ce, dans l’abnégation et le désintéressément le plus total.
Etre chevalier aujourd’hui, c’est aussi de savoir se garder des tentations « faciles », de savoir commencer à se respecter, avant de respecter les autres, de savoir se conduire avec droiture, même si les tentations sont grandes et fort nombreuses, dans les tourments et le fracas de la vie moderne.
C’est là, toute la difficulté, et parfois aussi la douleur d’être un véritable chevalier moderne.
Etre chevalier aujourd’hui, c’est savoir, c’est devoir révérer et honorer ses tout ses engagements. Engagements exprimés à voix haute, librement, sous le sacré du serment, Ce serment fait, un jour, un genou au sol, dans l’humilité, dans la dignité, en présence de tous…En présence de nos 9 illustres ancêtres, en présence de Notre Seigneur Dieu lui-même.

Je concluerai ici ce parchemin et vous affirmant mon intime conviction :

Etre un chevalier moderne est un état d’être a part entière !


Sergent Novice,
en vue de son élévation au grade d’Écuyer OSMTH
Bailliage de NORMANDIE
Commanderie Richard de HASTINGS N°29
Le Samedi 7 juillet 2007


Pour acceder aux photos CLIQUEZ ICI
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Grand Prieuré de France des Templiers de Jérusalem

BAILLIAGE DE NORMANDIE

COMMANDERIE ‘’Richard de HASTINGS’’ N°29

Le Grand Prieur de France des Templiers de Jérusalem
Le Bailli de Normandie
Le Grand Conservateur de l'OSMTH FRANCE

Vous convient au Chapitre de la Commanderie ‘’Richard de HASTINGS’’

Le Samedi 7 JUILLET 2007 à 15 Heures

Templiers,

Vous êtes invités à la réunion du chapitre de la Commanderie ‘’Richard de HASTINGS’’ N°29 qui se tiendra dans un lieu qui vous sera communiqué ultérieurement….VOIR LA PRECISION SUR LE SITE DANS LES JOURS QUI VIENNENT www.osmth.fr

Ordre du jour

Réception des FF et SS à 14 heures 30

- Ouverture rituélique du Chapitre de la Commanderie «Richard de HASTINGS» par le Grand Conservateur

- Elévation de 2 Ecuyers sur Rouen et de 4 Ecuyers de Paris Notre –Dame
- Réception de 2 novices sur Rouen et 1 de Paris
- Parchemin par un Frère Chevalier : Templiers : Tour Opérator et Banquiers
- Parchemin par un Frère Chevalier : L'Hérésie templière
- Parchemin par un Frère Ecuyer ....en attente du titre
- Fermeture du Chapitre par le Grand Conservateur avec Chaîne d'Amour en la mémoire de Janusz

- Banquet Chevaleresque


NON NOBIS DOMINE NON NOBIS SED NOMINI TUO DA GLORIAM
TENUE DE VILLE, CHLAMYDE, CEINTURON, GANTS BLANCS, EPEE, MANTEAU, CROIX D'ORDRE




.:: Posté Par osmthfrance le 02/05/2007 - 10:53:00 à ::.


La superbe team PoWa !!!

templiers de l' osmth : osmth Ordo Supremus Militaris Templi Hierosolymitani OSMTH ( O.S.M.T.H templiers )



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